Menu
A+ A A-

🌍 A Dubaï, les pays du monde entier lancent "le début de la fin" des fossiles

prix du petrole DubaïDubaï: Pour la première fois, les pays du monde entier ont approuvé mercredi lors de la 28e conférence sur climat de l'ONU à Dubaï un compromis historique. La décision ouvre la voie à l'abandon progressif des énergies fossiles causant le réchauffement, malgré les nombreuses concessions faites aux pays riches en pétrole et en gaz.
🇦🇪 "Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l'accord final, pour la première fois", s'est félicité Sultan Al Jaber, président émirati de la COP28, qui avait été contesté ces derniers mois en raison de sa direction de la compagnie pétrolière des Emirats arabes unis, ADNOC.

🇪🇺 Il aura fallu près de 30 ans de COP pour "arriver au début de la fin des énergies fossiles", a applaudi le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra.

COP28 & pétrole

Le texte adopté par consensus, sans qu'aucun des 194 pays ni l'Union européenne n'objecte, est un compromis imparfait, ont noté de nombreux délégués et ONG. Il n'appelle pas directement à la sortie des énergies fossiles, décevant la centaine de pays qui l'exigeaient. Et il inclut des failles pour les pays qui souhaitent continuer à exploiter leurs réserves d'hydrocarbures.

Le soulagement général contraste avec la déception des pays insulaires rongés par la montée des océans, qui voulaient une décision plus forte contre les fossiles.

"Nous avons fait un pas en avant par rapport au statu quo mais c'est d'un changement exponentiel dont nous avions vraiment besoin", a regretté la représentante des îles Samoa Anne Rasmussen, dont le pays préside l'alliance des petits Etats insulaires (Aosis). Les délégués l'ont longuement applaudie, debout.

🇧🇷 Le Brésil a exhorté les pays riches à apporter "les moyens nécessaires" aux nations en développement, pour qu'elles puissent elles aussi installer des centrales solaires, passer à l'électrique et assurer leur essor économique.

Le chef de l'ONU Climat Simon Stiell a d'ailleurs appelé le monde à passer aux actes, et tout de suite.

"Tous les gouvernements et toutes les entreprises doivent maintenant transformer sans tarder ces engagements en résultats concrets pour l'économie", a-t-il dit. L'accord, huit ans après celui de Paris sur le climat, est adopté à la fin d'une année 2023 qui sera la plus chaude jamais enregistrée.

Chine constructive

Mais aucun pays, comme il en aurait eu le droit selon les règles des COP, n'a objecté.

Malgré les réserves, une ovation debout a accueilli le coup de maillet de Sultan Al Jaber. Jamais dans l'histoire des conférences climatiques des Nations unies les énergies fossiles dans leur ensemble - pétrole, gaz, charbon - n'avaient été désignées, alors que leur combustion depuis le XIXe siècle est la première cause du réchauffement.

Dans un monde en proie au retour des conflits, cet accord est "une raison d'être optimiste", a lancé l'émissaire américain pour le climat, John Kerry.

🇫🇷 La France a salué "une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique", par la voix de sa ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui a noté que la France avait réussi à mentionner le nucléaire comme un des moyens de la décarbonation de l'énergie, une première.

🇨🇳 La Chine, et son émissaire pour le climat Xie Zhenhua arrivé à la plénière les deux pouces levés, ont été jugés essentiels au compromis forgé ces derniers jours.


Décennie cruciale

Le texte de 21 pages appelle à son 28e paragraphe à "transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques". La transition concerne donc l'énergie, et non d'autres secteurs comme la pétrochimie. Mais l'appel à agir dès la décennie en cours était une exigence de l'Union européenne.

En choisissant le terme de "transitioning away" ("transitionner hors de", "s'éloigner", "abandonner" selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de "phase-out" ("sortie") du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle s'étaient ralliés plus d'une centaine de pays et des milliers d'ONG.

🇸🇦 Une source proche de la présidence émiratie raconte que le texte a été finement "calibré" pour éviter, notamment, un blocage de l'Arabie saoudite. Mais tout en laissant suffisamment d'ambiguïté dans les formulations pour que chacun y trouve son compte...


Un premier pas

De nombreuses ONG et experts, analysant les finesses diplomatiques du texte, ont émis des réserves. Mais elles soulignent l'importance d'avoir brisé le tabou des fossiles dans une COP.

"Si Glasgow (2021) était la première fissure dans le barrage, avec l'appel à réduire le charbon, c'est désormais une grosse rupture avec l'extension au pétrole et au gaz", estime Alden Meyer, du groupe de réflexion E3G. "Les Saoudiens essaient de colmater furieusement le barrage mais le sens de l'histoire est clair".

"Le génie ne retournera jamais dans la bouteille", ajoute Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa, autre groupe de réflexion.

🔥 Dans l'accord figure aussi une reconnaissance du rôle joué par des "énergies de transition", allusion au gaz, pour assurer la "sécurité énergétique" des pays en développement, là encore une concession faite aux producteurs de gaz fossile.

Le texte contient aussi de multiples appels liés à l'énergie: tripler les capacités d'énergies renouvelables et doubler le rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique d'ici 2030; accélérer les technologies "zéro carbone" et "bas carbone", dont le nucléaire, l'hydrogène bas carbone, et le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.



Commenter 🌍 A Dubaï, les pays du monde entier lancent "le début de la fin" des fossiles



    Communauté prix du baril


    Les dernières actualités des prix du pétrole

    vendredi 10 mai 2024 à 11:45

    Le pétrole porté par les fondamentaux et la prime de risque …

    Londres: Les prix du pétrole restaient dans le vert vendredi, poussés par la baisse des stocks aux Etats-Unis et les données économiques...

    jeudi 09 mai 2024 à 21:44

    Après un petit rebond, le pétrole s'essouffle de nouveau

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse jeudi, mais le semblant d'élan amorcé mercredi après le rapport...

    jeudi 09 mai 2024 à 11:50

    Le pétrole remonte, entre stocks américains et prime de risq…

    Londres: Les prix du pétrole se reprenaient jeudi, poussés par la baisse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière mais...

    mercredi 08 mai 2024 à 22:54

    Le pétrole remonte, retour de la prime de risque liée à Gaza

    Cours de clôture: Les cours du pétrole, qui baissaient en début de séance avec l'espoir d'une trêve entre Israël et Hamas, ont...

    mercredi 08 mai 2024 à 17:22

    USA: les stocks hebdomadaires de pétrole brut reculent légèr…

    NYC / Stocks aux USA: Les stocks commerciaux américains de pétrole brut ont légèrement reculé la semaine dernière, après un bond important...

    mercredi 08 mai 2024 à 11:35

    Le pétrole flanche, la prime de risque s'estompe avec les es…

    Londres: Les cours du pétrole baissent mercredi, face à la prime de risque géopolitique s'estompant avec les espoirs de trêve entre Israël et...

    mardi 07 mai 2024 à 22:00

    Le pétrole fait du surplace, paralysé par le flou géopolitiq…

    Cours de clôture: Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse mais proches de l'équilibre, mardi, les opérateurs se montrant prudents...

    mardi 07 mai 2024 à 13:00

    Le pétrole oscille face à une situation géopolitique incerta…

    Londres: Les cours du pétrole hésitaient mardi, chahutés par l'incertitude de la situation au Moyen-Orient, où Israël a refusé une proposition de...

    mardi 07 mai 2024 à 08:57

    BP: bénéfice net en forte baisse sur un an au premier trimes…

    Londres: Le géant pétrolier britannique BP a enregistré un bénéfice en forte baisse au premier trimestre en raison de prix du gaz...

    Toute l'actualité du baril et des cours du pétrole

    Les analyses des Prix du pétrole les plus récentes

    Chiffres du jour

    Jeudi 25 avril 2024 Selon Reuters, les revenus tirés du pétrole et du gaz pour la Russie devraient afficher une hausse de 30 % en 2024 par rapport à l'année précédente.

    📅 Les dates qui ont vu le pétrole flamber à plus de 100 dollars

    Le jeudi 24 février 2022

    Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars jeudi pour la première fois en plus de sept ans, après que le président russe Vladimir Poutine a annoncé une "opération militaire" en Ukraine. Retour sur les précédents épisodes lors desquels le baril a franchi le seuil symbolique des 100 dollars.

    Lire la suite

    💶 Les plus grandes transactions dans le secteur du pétrole et du gaz depuis le début du siècle

    Le mercredi 11 octobre 2023

    Paris: La major américaine de l'énergie Exxon Mobil a déclaré qu'elle allait acquérir Pioneer Natural Resources dans le cadre d'une opération évaluée à 59,5 milliards de dollars, afin de plus que doubler sa présence dans le bassin permien, la plus grande zone de schiste des États-Unis.  Une fois l'opération réalisée, il s'agirait de la plus importante acquisition d'Exxon depuis celle de Mobil en 1998, qui s'élevait à 81 milliards de dollars. Voici les principales opérations réalisées dans le secteur mondial du pétrole et du gaz depuis les années 2000.

    Lire la suite

    ⛽️ Comment est fixé le prix des carburants ?

    Le dimanche 06 février 2022

    Paris: Des forages pétroliers à votre réservoir d’essence en passant par les raffineries, le pétrole subit de nombreuses transformations. Tout ce processus a un prix qui, avec d’autres coûts, impactent, d’une manière plus ou moins importante, le prix du carburant à la pompe. Alors comment est fixé le prix des carburants en France ?

    Lire la suite